Souvenirs capillaires (4)

Me revoilà pour un tout dernier article consacré à mes souvenirs capillaires ! Cette fois-ci, on entre dans l'ère de la coloration semi-naturelle en salon de coiffure et du henné "maison", de mai 2011 à octobre 2013.

mai 2011, je commence les colorations semi-végétales dans un salon de coiffure qui vient d'ouvrir pas trop loin de chez moi. Le coiffeur m'annonce que mon pourcentage de cheveux blancs ne me permet pas de faire du 100% naturel, je suis un peu déçue, mais je me dis que c'est toujours mieux que de faire du 100 % chimique, et je décide de tenter. Sur la photo ci-contre, je sors du salon, mes cheveux sont brillants et ont du volume. Malheureusement, après le premier shampoing et un séchage à l'air libre, le mirage "brushing magique" disparaît, et je ne trouve toujours pas une texture de cheveux qui me satisfait. Ces derniers manquent de souplesse, je les trouve légèrement rêches, je les sens "dénaturés", et cela me dérange ! Je ne sais pas comment retranscrire mon ressenti le plus clairement possible, mais j'ai la sensation d'avoir quelque chose sur ma tête qui ne fait pas vraiment partie de moi, qui est juste "posé" là et dont je dois me satisfaire parce que..."C'est comme ça !" 

juillet 2011, coloration semi-végétale, très "délavée". Trois photos prises pendant les vacances, à quelques jours d'intervalle avec une lumière différente. Ok, il y a eu le soleil, les bains de mer, mais j'ai toujours trouvé que mes colorations semi-végétales "dégorgeaient/jaunissaient" très vite. Sur la première photo c'est moins flagrant (lumière du matin), tandis que sur les deux suivantes (lumière de l'après-midi avec puis sans soleil) on reconnait bien ce roux jaune, "queue de vache" en langage familier !

octobre et décembre 2011, je fais toujours des colorations semi-végétales, mes cheveux ont encore de légères ondulations naturelles, qui vont disparaître sous l'effet du pouvoir lissant du henné. J'aimerais bien retrouver ce mouvement naturel dans mes cheveux poivre et sel. Je croise les doigts ! 

mai 2012, après m'être beaucoup renseignée sur le sujet via internet, je décide de passer au henné en deux étapes pour colorer mes cheveux. Je conseille à toutes celles qui ont envie de se lancer de lire ce document avant, il m'a appris beaucoup de choses: 

http://www.hennaforhair.com/freebooks/hennaforhairfrench.pdf

Je passe ma première commande de henné chez Centifolia, et pour mon premier henné, je me lance toute seule un samedi soir. Je me débrouille comme je peux avec une "boue" trop sèche, et des "boulettes" de henné qui tombent partout ! A ce moment-là, je comprends bien que c'est laborieux, mais déterminée à passer au naturel à 100 %, à embellir mes cheveux, tout ceci n'entame pas ma motivation, mon enthousiasme...PAS ENCORE ! Ci-dessus, des photos prises le lendemain, après une première application de henné naturel. La première a été prise à l'ombre, sur mon balcon, la suivante à côté d'une fenêtre, avec davantage de lumière naturelle. Le résultat n'est pas terrible, j'étais pressée et à la fois anxieuse de me retrouver "carotte fluo" et n'ai donc pas laissé poser 4 heures. Je me souviens que mes cheveux blancs étaient sortis plus jaunes que oranges, certains endroits avaient mieux pris que d'autres, heureusement il me reste à faire une seconde application pour intensifier et homogénéniser ma couleur.

mai 2012, après la première étape, application d'un mélange tout prêt : http://www.centifoliabio.fr/fr/hennes-coloration-naturelle/167-henne-chatain-caramel.html. Globalement le résultat me satisfait, j'aime beaucoup ce reflet cuivré, la couverture de mes cheveux blancs est plutôt bonne, et il me tarde même de recommencer pour améliorer le résultat, en respectant cette fois-ci les temps de pose, en préparant mon henné naturel avec du jus de citron et en le laissant reposer une nuit avant de l'appliquer.

 

juillet 2012, toujours ce beau cuivré, que je trouve magnifique au soleil ! Sur les photos ci-dessus, je venais de laver mes cheveux. Si on regarde plus précisément, on voit de légères racines et un reflet plus "jaune orangé" à ce niveau-là. Je suis toujours globalement satisfaite de mes colorations au henné, même si j'obtiens des résultats légèrement variables. Je tâtonne encore, je cherche les poudres qui pourront me satisfaire pleinement aussi bien du point de vue texture de ma "boue", que du point de vue couverture des cheveux blancs. Je commande sur d'autres sites (Hennés et soins d'ailleurs, Henné indigo et cie), je teste différents hennés, de qualité corporelle ou non. Pour ma deuxième application, je commence à faire mes mélanges moi-même avec du brou de noix, de l'amla, de l'indigo, je teste aussi le katam (que j'arrête rapidement car je trouve qu'il donne un reflet trop "rouge" à ma chevelure). Je découvre d'autres poudres comme le neem (poudre apaisante et antiseptique du cuir chevelu), le sidr (poudre lavante et apaisante du cuir chevelu). J'incorpore souvent un peu de poudre de neem dans mon henné, je le prépare parfois au thé noir pour ma seconde application, je me lave toujours les cheveux au sidr pour fixer l'indigo après cette dernière. Je jongle avec tout ces produits, et au fil du temps je me sens de plus en plus à l'aise avec la préparation de mes hennés, mais l'organisation, le temps que cela me prend, (je ne reviendrai pas sur le sujet, j'en ai déjà parlé dans mon article "Moi, mes cheveux, un blog (2)), me fatiguent de plus en plus. Cependant, je me suis réconciliée avec mes cheveux, je les trouve plus beaux, gainés, denses, incroyablement brillants, vraiment différents qu'avec les colorations chimiques ou semi-végétales. Je finis aussi par trouver le henné naturel qui me convient le mieux pour la première étape de ma coloration, il s'agit du henné aux plantes (Herbal Henna). Ce henné est mélangé à d'autres plantes en petit pourcentage et permet, dès la première application, d'obtenir un beau orange foncé sur cheveux blancs. Après la seconde application d'un mélange de henné aux plantes, d'indigo, de brou de noix, d'amla, les cheveux blancs sont bien recouverts, et je trouve le résultat particulièrement satisfaisant, bien meilleure qu'avec une coloration semi-végétale en salon. La couleur est "pleine" et lumineuse, si les cheveux sont lavés avec un shampoing sans sulfates, elle ne tient pas moins bien, au contraire ! Si vous avez des questions, n'hésitez pas à me contacter, j'y répondrai avec plaisir !

juin 2013, je sors de chez le coiffeur. J'ai voulu dégrader mes longueurs pour obtenir davantage de volume (mal m'en a pris !), mon henné a foncé au fil des applications successives, avec un reflet plus rouge. Je ne me suis jamais habituée à cette coupe de cheveux, TROP dégradée, TROP de différences de longueurs ! Là, avec un brushing, le résultat ne paraît pas trop mal, mais avec un séchage naturel c'est beaucoup moins sympa. J'ai du mal à attacher mes cheveux, car les longueurs les plus courtes s'échappent de l'élastique ! Je n'ai qu'une chose en tête, laisser repousser pour égaliser, ce que je ferai au mois de novembre 2013 (je n'ai malheureusement pas de photo(s)). Je reste donc de longs mois sans couper pour que mes mèches les plus courtes retrouvent de la longueur.

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octobre 2013, je fais toujours du henné, mes cheveux ont un reflet toujours plus rouge. Le reflet est beau au soleil, mais à l'ombre mes cheveux sont très foncés,"rouge/violet", et j'aime moins ! 

décembre 2013, on ne se moque pas ! C'est mon anniversaire et ma fille a trouvé INDISPENSABLE de me déguiser à l'occasion de cette soirée de fête en famille ! En réalité, elle avait déguisé tout le monde ce soir-là ! Ma dernière coupe date donc du mois de novembre, mon dernier henné en deux étapes d'il y a quelques jours, avec une coloration Khadi en deuxième application, teinte châtain clair. La suite vous la connaissez ! ;-). Je ne peux m'empêcher d'éprouver une certaine nostalgie, de ressentir une "bouffée de doute" quant à savoir si j'ai bien fait, à la vue de ces photos. Tout le monde avait trouvé cette couleur très belle, et même si je la trouvais trop "rouge", c'est vrai qu'elle était réussie...

Avec ce quatrième chapitre, je referme le livre de mes "souvenirs capillaires" de l'ère de la coloration. A moi maintenant d'écrire une nouvelle histoire en poivre et sel ! ;-)

Comments

[Citronjaune68]

Coucou Vero,

Je suis d'accord avec toi ! "Accepter le temps qui passe, vivre chaque jour à sa place...", c'est ce dont j'ai envie moi aussi.

Je n'hésiterais pas à recolorer si vraiment je ne sentais pas bien en poivre et sel, mais je ne l'envisage pas du tout actuellement. Je ne pense pas non plus que cela arrivera, même si il ne faut pas parler trop vite ! Simplement je suis nostalgique parce que ce changement c'est "une page qui se tourne", alors oui ce n'est qu'une couleur de cheveux, mais derrière tout ça il y a aussi un sens plus profond.

[vero]

je viens de lire tous les autres commentaires et je suis du même avis que chacun d'entre eux!

il m'est arrivé plusieurs fois de voir une photo de moi avec les cheveux longs, lisses et cuivrés (10 ans de henné a tel point que certains me croyaient rousse naturelle!)je me suis adorée ainsi...c'était moi!

finalement ce qui me plait sur cette photo c'est aussi tout ce qui va avec, à savoir 10 ans de moins! et m'accepter aujourd'hui avec mes cheveux naturels c'est un peu commencer a accepter le temps qui passe et me dire que oui je vais vieillir et changer( ça ne me fait pas peur, je n'ai pas envie de m' en rendre compte un jour a 80 ans mais plutôt de vivre chaque jour a sa place!)

et quand bien même si ça ne te plaisait pas au final...personne ne te jettera la première pierre si tu décidais de recolorer!

[terebentine]

Rien à dire de plus que ce qui a déjà été dit.

Des doutes on en a toujours, que ce soit avant, pendant et même après. Ca m'arrive aussi.

Tu as des repousses superbes et des longueurs moches. Beaucoup craquent et recolorent ce moment là, c'est normal que tu aies des doutes. Mais il ne faut pas craquer en si bon chemin et être soutenue et nous on sert à ça ;)

Je suis sûre que ça sera top quand tu seras au bout de ton aventure. N'aies aucune crainte.

Je discutais avec une amie ce week-end, amie qui a cessé les colos elle aussi. Plus âgée que moi, elle non plus n'a pas eu de retours négatifs, au contraire, et me disait que ce qui revenait souvent chez les autres femmes c'est "oui mais à moi ça m'irait pas !"

Peut être que oui, mais peut être que non (même si j'en doute)...comment savoir si on n'essaye pas ???

C'est contradictoire quand même de trouver jolies des femmes aux cheveux gris ou blancs et se dire que non, pas sur nous, sans même avoir la tentation ou la curiosité d'essayer.

C'est étonnant ce surinvestissement capillaire. Après tout, si ça ne va pas, si on ne se sent pas bien comme ça c'est pas la fin du monde non plus : on recolore et puis voilà.

[Ruth]

J'approuve ce que Pascale, Christelle et les autres ont écrit !!

Courage Citronjaune, une page est tournée... tu sais ce que tu as quitté mais tu ne sais pas encore ce que tu vas gagner !



Question coupe de cheveux (et non pas couleur), j'aime beaucoup celle où tu portes des lunettes de soleil et un pull V (en contre-jour) : un bien joli dégradé du plus bel effet sur toi !

[Solair]

J'aime beaucoup le commentaire de Christelle. C'est vrai qu'avec les colos le temps à être ravie du résultat est nettement inférieur à celui où l'on s'inquiète puis s'alarme de revoir si vite ces satanées racines grises.



Je suis surprise que tes colorations semi-végétales aient plus viré au jaunâtre que tes mélanges à base de henné car j'ai eu une expérience plutôt inversée.

Quand je regarde mes photos des dernières années (... j'ai moi aussi de nombreux doutes) je vois des cheveux très secs avec les colos chimiques ou semi... même si j'aimais beaucoup la couleur... durant 10 jours ! Et quand je vois celles où j'ai les cheveux teintés au henné, je ne trouve jamais de jolie couleur et repense à tout ce temps passé à rechercher des mélanges et à appliquer ces gadoues.



Alors je me concentre de nouveau sur le poids de cet esclavage dont j'espère être enfin débarrassée. Puis je pense très fort à toutes ces femmes qui ont fait le chemin avant nous et peuvent être fières de ne pas avoir cédé à tous les diktats de la mode.

Et puis ce serait bête d'arrêter l'expérience en cours de chemin sans avoir vu le résultat final, n'est-ce pas?